Description de l'œuvre

Classification : Peinture
Matériaux : huile-sur-toile
Dimensions : Large / Paysage
Hauteur (cm) : 55
Largeur (cm) : 99
Nombre d'exemplaires : Unique
Année de création : 2020

TROIS MÉLANCOLIES est un triptyque de trois toiles de 55x33cm chacune. Travailler sous la forme d’un triptyque, c'est déjà signifier une liaison malgré des coupures. Le lien ricoche de panneau en panneau ; ces solitudes mélancoliques sont liées, malgré tout, par les mains qui font passage. Seul le premier regard ouvre l’espace vers l’extérieur et le regardeur, tandis que les deux autres restent immerger dans le vague de leur mélancolie. Ce travail est, peut-être, le résultat de la nostalgie des liens physiques suspendus et manquant en cette période de crise sanitaire (2020)… Le triptyque permet le jeu : de nouvelles combinaisons entre les personnages, de l’étirement des distances, de ricocher de mur en mur si les pièces sont dissociées. Chacun peu se l’approprier. Daté et signé au dos

À propos de l'artiste

Partant de la posture de me prendre comme modèle, objet et non sujet, j’utilise depuis vingt-cinq ans ce personnage archétypal dont le reflet est dépossédé de personnalité pour n’être qu’un corps-lieu, une in-carnation. Dans ce dispositif contraignant et répétitif de ce corps bipolaire – modèle et peignant -, je cherche la tension, tension du corps.
Ce corps unique et multiplié m’a servi et me sert à un déploiement de questionnements autour de l’humain et sa place dans l’espace et dans le temps.
Depuis quelques années, je me réfère à la peinture des primitifs flamands et travaille très souvent sur bois et sur fond noir.
Le fond noir me permet de faire émerger la figure, de l’en extraire pour en souligner l’évanescence. Quant au bois, il offre un rendu très lisse, une matière qui disparaît au profit du glacis.
Les glacis comme une inscription en palimpseste illustrent le dépôt du temps sur le corps, la peau. Ce rendu de vieillissement me fascine. (cf. Le portrait de sa mère à 63 ans de Dürer, la Clotho de Camille Claudel, les autoportraits d’Alice Neel et Helen Schjerfbeck)
Le regard incisif des personnages questionne, interpelle et parfois dérange; ce regard, cette frontalité sont dûs à la quête de l’image dans le miroir.
Cette problématique de la vulnérabilité résonne chez les personnes attachées à l’humain, à l’autre, au care. Les amateurs.rices de danse contemporaine sont sensibles à ces corps authentiques dans des poses souvent grotesques, des liens aléatoires, cette accumulation de personnages qui structurent l’espace de la toile.
La taille, la forme disent l’humain. Tout doit se jouer dans une envergure moyenne, à portée de main, à portée de corps. Puisque posant, je peins.

TROIS MÉLANCOLIES 2

par Agnès Mariller
2800€