Description de l'œuvre

Classification : Peinture
Matériaux : Huile, CUIVRE, Huilesurcuivre
Dimensions : Petit / Portrait
Hauteur (cm) : 15
Largeur (cm) : 10
Nombre d'exemplaires : 1
Année de création : 2023

Huile sur cuivre laissant apparaître le matériaux, 15x10 cm, encadré dans la profondeur d’un cadre noir (33x24) de 5 cm d’épaisseur, la peinture est légèrement surélevée. Une miniature pour dire l’inquiétude face à la crise écologique. Un personnage perdu dans son intériorité et perdu dans le feuillage. Un personnage impuissant au milieu d’une nature factice de plantes d’agrément. Une peinture humble qui se réfère aux miniatures du XV° siècle telle St Jean-Baptiste au Désert de Gérard de St-Jean (Geertgen tot Sint Jans), non plus dans une veine mystique mais dans une inquiétude. La posture mélancolique du personnage fait écho aux Mélancolies de Dürer, Munch, Ron Mueck…

À propos de l'artiste

Partant de la posture de me prendre comme modèle, objet et non sujet, j’utilise depuis vingt-cinq ans ce personnage archétypal dont le reflet est dépossédé de personnalité pour n’être qu’un corps-lieu, une in-carnation. Dans ce dispositif contraignant et répétitif de ce corps bipolaire – modèle et peignant -, je cherche la tension, tension du corps.
Ce corps unique et multiplié m’a servi et me sert à un déploiement de questionnements autour de l’humain et sa place dans l’espace et dans le temps.
Depuis quelques années, je me réfère à la peinture des primitifs flamands et travaille très souvent sur bois et sur fond noir.
Le fond noir me permet de faire émerger la figure, de l’en extraire pour en souligner l’évanescence. Quant au bois, il offre un rendu très lisse, une matière qui disparaît au profit du glacis.
Les glacis comme une inscription en palimpseste illustrent le dépôt du temps sur le corps, la peau. Ce rendu de vieillissement me fascine. (cf. Le portrait de sa mère à 63 ans de Dürer, la Clotho de Camille Claudel, les autoportraits d’Alice Neel et Helen Schjerfbeck)
Le regard incisif des personnages questionne, interpelle et parfois dérange; ce regard, cette frontalité sont dûs à la quête de l’image dans le miroir.
Cette problématique de la vulnérabilité résonne chez les personnes attachées à l’humain, à l’autre, au care. Les amateurs.rices de danse contemporaine sont sensibles à ces corps authentiques dans des poses souvent grotesques, des liens aléatoires, cette accumulation de personnages qui structurent l’espace de la toile.
La taille, la forme disent l’humain. Tout doit se jouer dans une envergure moyenne, à portée de main, à portée de corps. Puisque posant, je peins.

MÉLANCOLIE 3

par Agnès Mariller
500€
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