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Le monde extérieur, vecteur d’une pratique engagée / Interview d’Aïda Bruyère

Diplômée des Beaux-Arts de Paris en 2020, Aïda Bruyère est une artiste pluridisciplinaire qui n’hésite pas à faire intervenir la performance, la vidéo et les installations au cœur de ses problématiques. A l’occasion de son solo show au Palais de Tokyo, la plasticienne a accepté de répondre à nos questions.

Photo : Aïda Bruyère 

ENTRETIEN / Aïda Bruyère

VOAR : Comment choisis-tu les sujets de tes images ?

Aïda Bruyère : Mon environnement médiatique, culturel et sentimental me baigne dans les images que j’utilise dans mon travail. Je peux autant être inspirée par un tutoriel YouTube, que par l’histoire d’amour tragique d’une amie ou par la mise en beauté d’une de mes sœurs.

VOAR : La place de la femme est omniprésente dans ton travail, dirais-tu de ta pratique qu'elle est engagée ?

Aïda Bruyère : J’ai longtemps refusé d’associer mon travail à une pratique engagée mais je pense qu’elle l’est car je le suis moi-même.

VOAR : Avant d'arriver à ton image finale, quels processus de recherche mets-tu en place ?

Aïda Bruyère : Une fois le projet bien ficelé, je produis assez rapidement. Le processus en amont est plus cérébral : je lis, j’écris, je m’informe.
La création finale arrive finalement de manière assez instinctive une fois que tout a été réfléchi en amont.

VOAR : Pour toi qu'est-ce que signifie être artiste aujourd'hui ?

Aïda Bruyère : Il y a peu, je parlais justement de cela avec ma mère. Je me pose la question tous les jours.
Je trouve que c’est un métier assez étrange, de produire pour qu’un public vienne regarder, s’imprégner de notre histoire, notre vécu, nos expériences et nos sentiments. Et en même temps, je ne me vois pas faire autre chose. J’imagine que notre métier permet de véhiculer des messages et de pousser le public à se poser des questions.

VOAR : As-tu un rêve artistique ou un projet que tu as toujours voulu réaliser sans en avoir eu l'occasion ?

Aïda Bruyère : Je ne crois pas. Les choses viennent comme elles viennent… Je travaille sur ce qui me parle et me passionne, et c’est ainsi que je passe de sujet en sujet.

VOAR : Tu es dès aujourd’hui mise à l'honneur au Palais de Tokyo, pour ton exposition solo « Nerver Again ». Peux-tu nous parler un peu de la sélection des œuvres, du montage et du sujet qui guide l'exposition ?

Aïda Bruyère : Il s’agit d’une installation qui a été créée pour l’espace qui m’a été dédié : la salle capricorne. L’exposition aurait initialement dû avoir lieu en juin 2020 mais le public me retrouvera au Palais pour la version 2021, visible jusqu’au 20 février 2022.

L’idée initiale reste la même, un club, ‘’Le gurlz blunt’’ en référence à une chanson de Leikeli47. En revanche, le contenu n’est plus le même. Si le lieu devait accueillir des performances, des talks, de femmes de milieux différents, il est aujourd’hui vide, meublé d’une pièce sonore d’une quarantaine de minutes qui raconte l’histoire de l’exposition et la mienne.